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14/05/2024

"Doigtés historiques" où en sommes-vous ?

 Soderlund, Sandra – Organ Technique An Historical Approach - The Leupold  Foundation
 
Pour les lecteurs qui voudraient s'intéresser à la présente question présentement débattue, il leur faut commencer par la quarantaine de page que Dominique Ferran a consacrer à ce sujet sous le titre Pour un historique des doigtés anciens.
 
Pour ceux qui voudraient aller plus loin, il existe deux possibilités, l'ouvrage paru en 1980 qui est représenté à droite et celui paru en 2019 qui est représenté à gauche. De ce dernier on trouve aisément sur le net une soixantaine de pages à titre gracieux. On trouve sur Amazon, une édition sans doute piratée reliée sous peigne plastique et sur Scribd une version numérisée sauf que pour ne pas dépenser un centime, il faut ruser un peu...
 
L'auteur des propos qui vont suivre est un citoyen belge. Votre serviteur est apparu dans la juridiction de la déesse ardhuina qui avant comme animal de compagnie un sanglier. Tout ardennais qui se respecte a forcément des cousins belges plus ou moins lointains. En Belgique, comme partout ailleurs il existe des gens chaleureux qui pratiquent un humour bien à eux et d'autres qui sont assez "raides" et qu'on ne peut jamais parvenir à dérider... Et celui que je vais "mettre en scène" est de ceux là...
 
Si le mot doigtés est surligné en jaune c'est que j'ai du faire une recherche textuelle dans mes mails. Le sujet, vous allez le voir ennuie profondément certains contemporains alors j'ai essayé de l'égayer un peu...
 
Quant à la question des doigtés anciens ou modernes, je ne m’y intéresse absolument pas. Une question académique pour thèses musicologiques. 
 
En somme, s'intéresser aux "doigtés historiques" c'est pratiquer ce que l'on appelle vulgairement l'enculage de mouche !
 
Je suis le sage conseil de Debussy dans ses Études : «Cherchons nos doigtés
Ce qui compte, c’est le résultat.
 
Sans nul doute mais nous n'avons aucun enregistrement venant de l'auteur de ces lignes.
 
Pour moi, la question des doigtés est un faux problème (j’ai pratiqué et enseigné le piano, le clavecin et l’orgue durant plus de 30 ans…) : sauf pour les débutants à qui il faut enseigner les bases, le reste, c’est personnel.
 
Il n'existe aucune base qui soit universelle, et je constate que les master class de "cadors" tel un Kenneth Gilbert ou un William Christie portent sur des compositeurs assez tardifs : Rameau, Duphly et plus rarement Froberger et on ne parle que de "mise en scène"...
 
Ce sont les moyens qu’utilise un claviériste pour réaliser, avec ses propres moyens, le discours musical qu’il se propose de faire entendre, selon son idée. Le reste c’est de la cuisine.
 
Le problème étant que plus on remonte dans le temps vouloir faire les choses "selon son idée" risque de donner lieu à ce que dans le Grand Sud on appelle des "cagades", du verbe caguer qui veut dire chier, et donc faire de la merde...
 
Si certains zélés veulent reconstituer des doigtés «à l’ancienne», c'est leur problème et que grand bien leur fasse! Qu’ils n’oublient pas de s’éclairer à la chandelle aussi : ça pourra les inspirer et ça sera plus historique. Avec la perruque aussi...
 
Bref, les zèle dont il est question, produit des sortes d'Amishs, enfin on commence un peu à se rendre compte que la population dont il est question produit des enfants très sains et chez eux les autistes que l'on fabrique chez nous à la pelle sont choses probablement rarissimes. Rassurez-vous je ne vais pas vous parler du rôle de plus en plus funeste des vaccins et si la chose vous intéresse, je ne peux que vous suggérer de vous procurer les petits fascicules du Pr De Lorgeril. Enfin il a ses propres limites : il ignore, semble t-il, que ce qui a le plus fait le lit  des maladies cardio vasculaires ce n'est pas tant d'avoir ignoré les bien faits du "régime crétois" mais de n'avoir jamais entendu parler d'un livre de son collègue américain, savoir le Dr Mark Starr et de sa thèse à base d'un hypothyroïdisme de type 2.
 
Je m'arrête là car il faudrait parler de l'interprétation correcte du dosage de la TSH. Et en Belgique, il y a les continuateurs de la lignée du Dr Hertoghe, et ceux qui n'en ont jamais jamais entendu parler...
 
Les éditions doigtées comme celles de Czerny, Dupré et combien d’autres constituent, en fait, un boulet totalement inutile qui n’aide pas l’élève, mais l’enferme dans un carcan antimusical, comme le fameux légato absolu. Sans compter qu’un doigté qui convient à une main ne conviendra pas à une autre pour le même passage, etc…
 
D'une part, je ne vois aucun rapport entre Czerny, et l'abus de substitutions  (ou "doigtés muets") d'un Dupré qui a prétendu appartenir à la "succession apostolique" de "JSB". Dieu merci, il y a bien longtemps que les organistes sont revenus de cette fort mauvaise blague... 
 
Enfin personne ne songe à nier que toutes les mains sont loin de se ressembler et d'offrir les mêmes possibilités. Sauf qu'un minimum d'humilité devrait nous avoir persuadé depuis fort longtemps que nos lointains ancêtres étaient loin d'être des cons... Et çà un Rémy Gug en a fait la démonstration la plus magistrale en se penchant sur l'ancienne métallurgie du "fer doux" pour les cordes de clavecin et en nous révélant le caractère "harmonique" et la logique interne d'un système de poids et mesures que le système métrique a complètement occulté !
 
Je ne connais pas d'orgueil plus ridicule que le progressisme des "modernes". Le moins ne pouvant produire le plus...
 
Comme élève, j’ai connu des problèmes avec les doigtés comme tout le monde. Un jour, j’ai demandé à la plus virtuose pianiste de mon école son opinion sur le sujet. Elle m’a répondu n’en avoir aucune idée, ça lui venait tout naturellement. Autant demander à un mille-pattes son doigté…
 
Je trouve qu'il faut vraiment se donner de la peine pour écrire une telle bêtise. Les bras vous en tombent !
 
Il ne fait aucun doute qu'après un entraînement méthodique, on finit par acquérir ce que l'on appelle des "idiomatismes" et il est clair que ceux qui ont acquis ce genre d'automatisme ne sont nullement obligés de se soucier de "pédagogie"...
 
Plus tard, je suis tombé sur la petite note de Debussy sur les doigtés dans ses Études. Ça m’a fait beaucoup réfléchir et j’ai complètement changé mon attitude sur le sujet. Et mes problèmes se sont réglés. 
 
Miracle !

Quant aux croisements et chevauchements des doigts, est-il nécessaire de rappeler que Liszt et Chopin (entre autres) les ont régulièrement pratiqués.
 
Oui certes ! Mais il s'agit de "chevauchements" très occasionnels : rien à voir avec l'abondance de "doigtés en escalier" d'un Diruta...
 
Je ne crois rien du tout, ni en dieu ni en diable, et je ne vous prête aucune intention. 
 
Difficile de se montrer plus méprisant, je ne me souviens pas d'avoir parlé de "Dieu", ni de "diable"
 
Cela dit, pour les doigtés, c’est comme les caleçons : vous portez ce que vous voulez, ça ne se voit pas, et ça ne regarde personne… l’important c’est que vous vous sentiez à l’aise.
 
Je ne vois guère de rapport entre des "sous-vêtements" et l'emploi de certains doigtés. Aucun claviériste ne cache ce qu'il fait de ses mains... En revanche, il n'existe pas le moindre tutoriel portant sur tel ou tel aspect des "techniques anciennes" quoique amateurs et "pros" aiment à se donner RV sur youtube pour s'y faire admirer.
 

Voici, pour terminer, le "couronnement" d'un véritable festival de bêtises ! 

À part Koopman que j’ai vu et entendu dans une masterclass, et qui se débrouillait très bien avec des doigtés sans pouces dans de la musique du XVIe s., je ne vois pas l’intérêt de se priver d’un doigt. Mais cette question reste un choix personnel, si je peux me répéter.
 
Vous avez là ce qu'on appelle une "boulette" et elle s'avère de première grandeur !
 
Enfin quand on en arrive à s'imaginer que les Anciens se seraient privés sciemment de l'usage de leur pouce à chaque main, c'est la preuve la plus manifeste qu'on en connait rien à la question et qu'on  a fait siens des "clichés" qui n'ont rien d'historique. On connaît la chanson ! J.S.B. aurait inventé le fameux "passage du pouce", or on a de Bach des exemples de doigtés "archaïques". La paresse, le manque de curiosité intellectuelle, la conviction que nous serions devenus forcément plus performants que nos ancêtres a toujours fait dire beaucoup d'âneries. 
 
Désolé pour le coloriage, ce n'est pas très académique, ce type d'enrichissement typographique est même proscrit par le Code du même nom mais il arrive qu'il faille "crier" pour se faire entendre.
 
Enfin je ne peux pas croire que Koopman soit le seul claviériste a bien maîtriser les doigtés historiques. Hélas je suis loin de tout et je n'ai aucun moyen d'évaluer l'étendue de cette pratique. Je note que Scott Ross est arrivé trop tôt pour bénéficier de la reconversion entreprise par Dame Chauliac sous la férule d'Antoine Geoffroy Dechaume qui tenait son savoir de Arnold Dolmetsch. J'ai entendu Scott jouer une fois une paire de pièces du répertoire des virginalistes en un musée dédié à un peintre nommé Chéret et çà n'avançait pas. Cela dit je ne me souviens pas d'avoir entendu notre commune "maîtresse" se risquer en concert au delà du répertoire français. Mais en classe elle nous a maintes fois "bluffés". les doigtés par paires produisent une sorte de crépitement absolument inimitable moyennant de passage de pouce à gogo !
 
Enfin, il existe deux sortes d'humanité, il y a celle, la plus nombreuse, qui aspire à descendre d'un grand singe qui après avoir marché à 4 pattes se serait laborieusement redressé et une autre qui s'efforce de réfléchir plus loin que le bout de son nez et qui a fini par comprendre que les Égyptiens avait découvert une formule de "béton antique" et ont moulé sur place les blocs dont sont formées leurs pyramides sans avoir eu à faire crever des légions d'esclaves qui les auraient tirés sur des dizaines de kms.
 
Quand à croire que la formule de ce "béton" leur aurait été léguée par des "extra-terrestres" plus avancés en technologie, c'est se condamner à reculer indéfiniment pour mieux sauter de la même manière.
 
J'invite ceux qui parmi mes lecteurs souhaitent varier les plaisirs à parcourir cette notice de "Wikimerdia"
Bien sûr la "communauté scientifique" ne valide pas les thèses de ce chercheur...