06/12/2023
Remarques au sujet de quelques manuscrits alpins tardifs de chants sacrés
Je demeure dans un patelin qui doit une partie de sa célébrité à son "Corrou" apparu en 1986.
Ce fut à l'origine une chorale spécialisée dans un type de polyphonie vocale particulière à la culture sudiste. Originaire des pays froids je n'y ai rien connu de comparable qui soit "traditionnel". Ce groupe fut constitué en majorité d'amateurs avant de se rapidement professionnaliser en collectant moultes récompenses en matière discographique. Il a sa notice sur Wikipédé !
Des exclus du groupe d'origine ont fini par fonder une bande à part : Blandrin.
Voir photo : cliquez sur cette dernière pour accéder à l'enregistrement sur Youtube d'un "agnus" tiré d'un des manuscrit de chant sacré tardif jadis hébergé dans la région, soit à St Etienne de Tinée, soit chez les franciscains de Saorge ou à Menton...
Au sujet du travail effectué sur ces manuscrits, je vous renvoie à ce que j'ai publié récemment à propos d'un certain Michel Foussard qui leur aurait consacré une thèse. Je n''entends pas revenir sur le groupuscule dont a fait partie de particulier qui fut mon voisin d'en face d'une rue pointant vers l’hôpital St Roche en cours de transformation en hôtel de police niçois.
C'est le fameux Corou qui a exploité quelques uns de ses chants sacrés en version locale tardive, repris ensuite par les "Balandrins" dont certains on appris le chant dans le Corou. Ce post n'a pas pour objet de faire la critique du "Corou" mais j'ai toujours été décontenancé par des problèmes d'intonation de la part de ce groupe aujourd'hui réduit, au mieux, à un quatuor.
Un pré-concert de Noël vient d'avoir lieu et si une amie avec qui je fais pas mal de marche ne m'avait pas proposé de la suivre à ce concert, j'en aurais sans doute oublié la date.
Une bonne initiative car je voulais avoir ses impressions en me gardant bien de l'influencer. Nous sommes tombés d'accord sur le fait que ce groupe qui bénéficie d'une audience nationale et même modérément internationale à des problèmes d'intonation. Je ne dirai pas de "fausseté" car si j'analyse il arrive qu'on perde le fil mélodique du fait de ce que je crois relever d'une perte de timbre. Enfin et quoiqu'il en soit je n'ai pas rêvé car mon témoin a éprouvé le même genre d'inconfort indépendamment de toute quesiton de goût purement esthétique.
J'ai noté également, surtout pour les chants sacrés en question une tendance à la sophistication qui ne peut pas provenir des textes originaux et qui émane d'influences manifestement contemporaines.
Ce n'était pas l'objectif mais force est de constater qu'avec Balandrin les chants interprétés sont dans le jus authentique. Je suis désolé si le chef du Corou venait à tomber sur ce post mais j'ai une bonne oreille et une connaissance des styles les plus archaïques. Je signale en passant que j'ai travaillé un peu l'orgue avec Marcel Pérès qui se donne pour un spécialiste du grégorien. Tout est relatif dans ce genre de domaine encore franchement assez archéologique. Bref je ne saurais le considérer comme une référence car il est connu pour avoir beaucoup trop "fumé" et ça a laissé des traces et en tant que conférencier il ne m'a pas scotché.
Là où voulais en venir c'est que j'ai profité de l'occasion pour questionner le chef a propos des manuscrits. Existe-il et qui les détient car j'aimerais savoir à quoi leur musique ressemble...
Il m'a été confirmé que c'est bien Foussard qui a restitué les textes qui a l'origine était sous forme de neumes sauf qu'en ce qui concerne les Ms de St Etienne de Tinée, ce qu'on en connaît venant d'un instituteur de la fin du XVIIIème voir du siècle suivant, je doute qu'il ait su écrire sous cette forme. En fait les manuscrits personne ne les a vu.
Quant à les localiser ma question a donné lieu à une exclamation signifiant que nul ne sait. Il y a encore une trentaine d'année on savait qui, dans les confréries de pénitents qui en étaient propriétaire qui en avait la garde. Mais comme ces confréries se dépeuplent et tendent à quasiment disparaître et bien ces précieux documents sont égarés dans des mains privées et il n'y aurait rien d'étonnant qu'un jour où l'autre ils apparaissent dans une salle des ventes plus ou moins prestigieuse...
Moralité dans les Alpes entre 06 et 04 ce genre de document patrimoniaux n'a que trop tendance à de voir"privatisés" de maintes manière. Je ne vous rappelle pas le détail de l'histoire des manuscrits d'orgue d'Entrevaux toujours en suspens sauf que j'ai pu joindre une responsable des archives du 04 qui m'a assuré que ma demande d'enquête sera honorée d'une réponse que je n'attends pas avant les "fêtes".
"Fêtes"que je tiens pour assez sinistres vu leur saison et surtout le contexte actuel de plus en plus calamiteux à tous égards...
Mais bon ces manuscrits de chant sacrés ne sont pas ma tasse de thé, je ne suis pas spécialisé, en revanche pour le MS Delmotte et le Clermont, il n'est pas question de lâcher le morceau... Concernant ce dernier, je tiens gracieusement à la disposition de tout demandeur, la restitution par René Delosme des pièces inspirées de Lully. Le MS original ne donne que la basse et le soprane, le remplissage étant laissé à l'initiative de l'exécutant on ne peut pas publier ce travail personnel sans l'autorisation de son auteur. Ce collègue étant injoignable, j'ai laissé le soin à un restituteur canadien de se charger éventuellement de l'opération. Il suffirait du reste de mettre à disposition le scan très soigné que j'ai réalisé de l'édition moderne devenue introuvable.
Ceusses qui sauraient où joindre Delosme sont priés d'éventuellement intercéder pour qu'il consente à une mise à disposition de ce scan sur IMSLP.
20:54 Publié dans Chant polyphonique sudiste | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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