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16/08/2023

"Un pénitent bleu facteur d'orgues… Federico Valoncini" par Michel Foussard

Penitents bleus.jpg

Je vais essayer, dans un prochain article, d'établir une bio et surtout bibliographie des travaux de Michel Foussard. Si même ce personnage typique d'une certaine "nicéité" a eu des côtés prêtant à sourire, je pense sincèrement que la moindre des choses serait de rassembler et d'éditer ces textes sur le Net et en particulier la thèse qui l'an lancé sur des manuscrit de plain chant religieux conservés dans la région et son arrière pays.

L'article est paru en 2013 on peut consulter l'article sur Nice Historique en cliquant sur ce Lien. Je donnerai en fin de post ma restitution car sur "Nice Historique", il faut sauvegarder page par page les images correspondantes et les réunir. Je trouve que c'est contre productif surtout pour des articles appartenant à des numéros épuisés de très longue date.

L'article est copieux et comporte des digressions qui sont censées en constituer le "charme", enfin pas pour tout le monde, c'est là le but. Mes articles comportent des intertitres et sont conçues pour que l'on s'en serve comme d'une carte de restaurant. Je conseille de le dérouler et d'aller directement aux paragraphes susceptible de vous émoustiller. mes articles ne sont pas conçus pour des gens trop pressés. Que le Diable emporte ces derniers...

Sur Michel Graniou le photographe auteur du cliché ci-dessus...

La photo ci-dessus est due à Michel Graniou, un artiste qui travaille depuis au moins 20 ans pour les services locaux du patrimoine. En tant qu'ancien photographe spécialisé dans l'architecture, je dois commencer par lui rendre hommage. Je me suis intéressé à d'anciens mode de tirage comme le "tirage au charbon" mais j'ai bêtement ignoré le système de tirage au (....) palladium. Je ne connais "palladium" qu'en tant que remède homéopathique et les matières médicales courantes passent complètement à côté du "génie" de ce remède. Le Dr Didier Grandgeorges l'a relativement bien cerné en évoquant la brillance de l'esprit caractéristique de ce métal avec son côté "désincarné" mais il est bien loin d'avoir tout dit à son propos, c'est du reste impossible sans risquer de sérieux malentendus... Je pense à ce remède car il a été évoqué par un correspondant brésilien qui a dans la case destin de son thème chinois un astre très particulier, Porte géante... Il existe à mes yeux un lien mais ceci est une autre histoire...

Voir https://www.galerie-photo.com/michel-graniou.html

Ce post sera surtout l'occasion de rendre justice à son auteur qui fut jadis mon voisin d'en face dans une rue portant le nom d'un Maire niçois actif entre et . Mon nom se trouve encore sur la sonnette mais je doute que la postérité me rende justice un jour par une plaque signalant mon passage en l'immeuble comme on l'a fait pour Nietzsche non loin du port. Du reste, je n'y tiens absolument pas du tout mon travail de critique du monde moderne et de lanceur d'alerte s'adressant à une catégorie très particulières d'initiés ne relevant point d'un "pôle" officiel. On m'a du reste accusé d'user des méthodes insinuantes des fameux "supérieurs inconnus" mais c'est une blague venant de purs mythomanes...

L'orgue de Contes : le rôle de votre serviteur quant à sa restauration

J'ai atterri dans le secteur de ce village au lieudit Rémaurian comme gardien de l'ancienne villa que l'on m'a désignée comme ayant été la maison de campagne du premier préfet niçois. C'est encore a vérifier... Par la route et à pied, il faut des heures pour descendre à Contes mais il existe un chemin forestier mettant le village à 30/45 minutes... J'ai donc visité l'orgue en 1979, il était à bout de souffle. Le curé de l'époque m'a expliqué qu'un confère avait tenté de le faire revivre et on avait remplacé la grosse caisse d'origine par une version moderne marquée Nice Jazz band.

En 2003, quand j'ai atterri au dessus du village hébergeant une des oeuvre de Valoncini, j'ai relancé un projet de restauration qui avait été initié par Béatrice Clérici qui vivait alors à Drap. Les réunions ayant lieu le soir, ne pouvant conduire la nuit il est probable que l'on en serait encore au même point si je n'avais pas donné toutes les indications au Maire, un communiste qui serait récemment passé au "mélanchonisme" et qui serait milliardaire au point de posséder quelque part un château... J'ai entendu çà de plusieurs sources.

Au moins trois réunions ont eu lieu. Ce Maire voulait classer l'instrument. Je l'en ait dissuadé, je savais que la commission parisienne marchaient à l'époque sur ce que l'on appelle des "queues de crédit" remontant aux années précédentes. C'eut été inutile, ce Maire m'a proposé d'être le "maître d'oeuvre", j'ai du lui expliquer que légalement ce n'était pas possible et que de toutes façon ne connaissant que sommairement la facture italienne il fallait prendre un technicien conseil. C'est ainsi que j'ai proposé Michel Colin quant au facteur, celui qui avait restauré Sospel n'étant pas désireux de s'occuper du biniou, il s'est trouvé qu'il a échu à l'atelier Vegezzi-Bossi. Si ma mémoire est bonne la filiation de cet atelier remonte indirectement un plusieurs siècles en arrière. Pour ma part, j'avais été assez impressionné par la qualité de la restauration de l'instrument de Saint-Etienne de Tinée notamment par la tenue impressionnante des soufflets à l'arrêt du vent.

Il a fallu environ 7 ans pour que les travaux aboutissent et quand j'ai voulu essayer l'instrument, je me suis heurté à un barrage organisé par une ancienne élève de clavecin d'Huguette-Grémy Chaulliac qui s'est domicilié dans ce secteur paillonesque. Cette femme fut une camarade du fameux Scott Ross qui s'est distingué en étant un des premiers de sa génération à attraper le Sida. Ayant invité son camarade à déjeuner, elle aurait raconté à qui voulait l'entendre qu'elle aurait ostensiblement désinfecté les couverts après son départ en les flambant. Dans la mesure où je ressemblais de profil à Scott au point que son éminent professeur de clavecin au Conservatoire de Paris m'avait déclaré que si on avait besoin d'un figurant pour faire le film de sa vie, je serais l'acteur tout trouvé, il n'est pas étonnant que cette collègue m'ait couchée dans sa liste noire. J'y suis du reste en bonne compagnie puisque Gilbert Bezzina en a fait partie...

J'ai pu jouer une fois l'instrument en passant par le presbytère mais ça a suscité des réactions bizarres dont j'ai oublié le détail. Le barrage persiste mais cela tient à d'autres causes : l'église qui héberge le Valoncini ne serait plus utilisée ou très rarement. Cela étant, n'étant pas vraiment fana d'orgue italien, je n'ai pas éprouvé le besoin de faire de cette mise à l'écart une maladie. Cela n'en valait pas la peine !

Il a été question d'ouvrir un cours d'orgue local confié à Sylvano Rodi mais j'ai été le seul à postuler, justement parce ce que j'ai à apprendre pour la musique italienne étant beaucoup plus à l'aide sans le répertoire français... En résumé, mis à part 2 ou 3 concerts à l'année la restauration de cet instrument aura coûté fort cher pour finalement pas grand chose.

La découverte d'un prospectus de Valoncini lors du démontage de l'instrument

Grâce à ce prospectus, Foussard, a déclaré avoir pu constituer une liste quasi exhaustive des oeuvres de Valoncini tout en éclairant l'habileté de sa pratique commerciale. Valoncini s'en trouve réhabilité car il fut l'objet de critiques que l'auteur a jugée diffamatoire.

Je lui en laisse la responsabilité et je n'ai pas d'avis à ce sujet pour l'excellente raison que la facture italienne ne m'a jamais vraiment passionné. J'ai joué les orgues de Tende, de Saorge, voici des décennies et j'ai découvert celui de la Brigue l'année dernière. Le village m'a beaucoup plu et je m'y verrai bien vivre mais c'est loin de tout, il ne faut pas y tomber gravement malade ou être victime d'un accident, d'une manière générale il faut partout un hélicoptère pour les cas graves mais il lui faut tout de même beaucoup plus de chemin à parcourir qu'il ne lui en faut depuis le pays des Paillons... Ce que j'ai remarqué à propos de la Brigue c'est une acoustique brouille le discours. Mon jeu est clair et articulé mais çà ne l'a pas sous la tribune d'après mon hôtesse...

Valoncini un "pénitent bleu" ?

D'après le titre choisi par Michel Foussard, ce facteur d'orgue aurait appartenu à la confrèrie à laquelle il a fourni un instrument? Mais j'ai eu beau lire et relire son d'article, il n'a apporté aucune justification à cette thèse.

La chose peut s'expliquer par le fait que d'après ce dont je me souviens, il aurait fait des études genre séminaire et aurait envisagé de suivre une voie ecclésiastique. Ce personnage assez "taiseux" avait tout d'un jésuite. Et contre toute attente, il a subitement bifurqué pour opter à la voie commune d'un père de famille et a bien réussi à cet égard.

Je présume que l'attribution d'une voie "pénitentielle" au bénéfice de Valoncini relève d'une sorte de nostalgie à propos de sa première vocation.

Sur l'attribution de la présentation du Ms Delmotte à Michel Foussard

J'ai des raisons de penser que bien que l'appareillage critique de la publication d'extraits en fac simile du Ms Delmotte est bien de Michel Foussard à cause d'un détail curieux qui m'a sauté au pif...

J'appartenais à l'époque à intelligentzia musicale locale en tant que pilier secondaire de la "société de musique ancienne" version 2 post Bezzina (on en est à la version 3 que j'appelle "providentielle"), j'ai été assez proche de Michelle Bernard et je ne vois pas qui a pu rédiger cet appareil critique hormis Foussard !

Ses recherches sur un "garçon organiste"...

La publication porte le titre suivant UN LIVRE D'ORGUE D'ENTREVAUX, manuscrit ayant appartenu à Felix Delmotte garçon organiste (sic) à l'abbaye d'Eaucourt.

L'expression "garçon organiste" l'a frappé qui figure quelque part dans le manuscrit car en page 9 il écrivait ceci : Troisièmement, enfin, il faudrait savoir si ce terme de "garçon organiste" dont s'affuble Félix à l'égard de ses employeur à l'abbaye d'Eaucourt, n'impliquait pas une notion de célibat.

D'où une enquête pour déterminer si ce Félix a pris femme. Son frère oui, il a même eu des enfants.

Par "célibat", il sous-entendait un célibat ecclésiastique et çà l'a incité a cherche si Félix et Hubert auraient figuré dans les rôles relevant d'un noviciat ou d'une profession de foi.

Il n'y a pas si longtemps, on parlait encore des "garçons de ferme" pour désigner simplement un jeune domestique. Dans l'histoire d'Honoré Grinda telle qu'elle a été révélée par Mgr Denis Ghirardi on le voit désigné comme ayant été le "garçon" de deux facteur d'orgue, le frère de Jean-Esprit Isnard et un certain Rabbiny de Toulouse. Dans ce cas, le terme désigne tout bêtement un apprenti.

Ce qui me fait sourire dans cette histoire c'est que si l'expression "garçon organiste" est d'un usage sans doute exceptionnel, et si l'on n'en connait que cet exemple, il n'y avait pas lieu d'enquêter sur la propension ou là non propension du dénommé Félix à prendre femme.

A moins que pour l'enquêteur, la chose n'ait relevé que d'une option assez peu naturelle. Sauf que dans ce cas de figure le fait d'avoir balancé en faveur d'une vocation plus spirituelle que l'option assez commune que constitue le statut et l'homme marié est bien loin d'avoir jamais constitué la garantie d'une véritable élévation dans le domaine considéré.

A ma connaissance, les frères Grinda seraient restés "vieux garçons", faut-il se poser des questions à cet égard. pas que je sache.

Quant à la légitimité du célibat quelqu'en soit le mode, on ne saurait oublier que l'A.T. présente notre arrière-arrière grand mère Eve sous un jour fort peu reluisant.

Bien évidemment, le féminisme contemporain étant devenu expert quant à faire feu de tout bois, on peut observer toutes sortes de "relectures" à prétention "initiatique" et même "tantrique" ou le "serpent" de Genèse est assimilé à cette fascination que l'on rencontre chez des individus frustrés par la morale ambiante issue du catholicisme envers une "kundalini" comme article de "magie sexuelle". Concernant cette dinguerie historie, Massimo Introvigne, me semble l'avoir assez copieusement documentée et ce sont des choses qu'on ne lit sans sans devoir se pincer le nez. tellement c'est ennuyeux.

Bref, je crains que mon collègue musicologue ne se soit quelque peu "projeté" à son insu de plein gré... 

Foussard et les "écureuils" niçois

Ce musicologue aurait pu reproduire ce fameux prospectus mais non ! Il a préféré le garder pour lui ! Je dois avouer que cette rétention, je la trouve suspecte  qui pose la question du pourquoi de cette cachotterie. Elle n'a pas de sens ! On peut même se demandé si l'auteur n'en a pas décrit le contenu d'une manière fallacieuse. Enfin quoiqu'il en soit, cela m'est égal ! L'article existe qui contient une liste semble t-il assez exhaustive des travaux de Valoncini. Et je ne connaissais que l'instrument de l'église de Montauroux que je n'ai visité qu'à l'occasion d'une location d'un de mes clavecins qui se trouve présentement à St Pétersbourg et qui a servi lors d'un concert dans une chapelle assez célèbre.

Petite parenthèse : J'ai un souvenir de cette location qui est le suivant. Alors que l'artiste, un jeune claveciniste allemand, et quelques auditeurs festoyaient autour de rafraîchissement, avant de remballer l'instrument, je me suis mis à jouer un ragtime de Scott Joplin dans une version réduite auquel les doigtés anciens s'appliquent spontanément et à merveille. L'effet dut assez sidérant. Tout d'un coup le silence et plusieurs personnes accourent. Scott Ross avait fait le coup mais sans les doigtés anciens que Chauliac n'a découvert qu'après l'époque de son Prix de Bruges. Et j'ai expliqué à l'intervenant comment ces doigtés fonctionne et j'ai des raisons de penser que ça l'a marqué vu sa surprise mais j'ignore si ça "changé sa vie"...

Voyons en quoi consiste les "écureuils" à Nice : le terme m'a été suggéré par Pierre Gouin, un restituteur canadien qui officie sur IMSLP  à qui j'ai communiqué ce dont on dispose comme fac similé du Ms Delmotte d'Entrevaux et qui déplore que la restitution  n'ait été que partielle. j'aurais l'occasion de parler assez longuement des deux manuscrits d'Entrevaux car si le MS Delmotte a retrouvé sa place au sein de la conservation du patrimoine local en 2004, j'y ait été pour quelque chose. Ce manuscrit avait été accaparé par un particulier d'origine anglaise de façon que je trouve très discutable de sorte que ce qui a échappé à la publication avait été en quelque sorte "privatisé" et je me suis insurgé parce que justement il fallait être dans les "petits papiers" des "écureuils" locaux pour avoir une chance d'avoir accès à la partie jugée sans intérêt.

Une forme particulière de "goût du pouvoir"

On, aura compris que, dans cette province particulière centré sur la capitale de l'ancien Comté, garder par devers soi des petits "secrets" en ne livrant pas tout de documents qui devraient être à la disposition de tout chercheur sans distinction de classe, de religion et surtout de parti politique relève d'un goût du pouvoir assez détestable.

A propos d'un clavecin mythique de Labrêche

Michel Foussard s'est distingué à ce propos en faisant en sorte qu'un clavecin d'un certain Labrêche de Carpentras reste sa "chasse gardée" au grand dam d'un organologue quasi parisien qui m'a reproché à l'époque de ne pas l'avoir documenté sur le personnage qui constitue la vedette du présent post. D'après mes informations, ce clavecin serait toujours à Villefranche et appartenait à l'époque à la femme d'un médecin.

Je découvre que le facteur a fait l'objet depuis 2018 d'une notice sur Wikipedia et comme Foussard est décédé en 2015 çà ne vient pas de lui. Il est à l'honneur dans cette notice car il s'est débrouillé pour être le seul à avoir pu approcher l'instrument et noter certaines de ses caractéristiques originales. Mais on ne dispose que d'une photo de son quasi jumeau conservé dans un musée allemand.

Je ne me rappelle pas tout de l'histoire car c'est vieux mais je me souviens que ce clavecin a fait l'objet d'un arrêté de classement en tant que "monument historique" pour empêcher qu'il ne puisse sortir de France par une vente plus ou moins en catimini. A noter que la manoeuvre que je viens de dénoncer est parfaitement idiote car l'étude que Foussard a consacré à cet instrument quasi mythique n'est plus téléchargeable nulle part.

Je vais arrêter ici ce post, j'envisage de consacrer à l'auteur une fiche documentaire bio-bibliographique. Même si ses mœurs intellectuelles ont présenté un caractère déplorable, je pense que ce serait une bonne chose que de rassembler et de sauver tout ce qu'il a publié en le mettant gracieusement à disposition du public. Je pense en particulier à sa thèse de Lettres et non de musicologie... J'invite ceux qui veulent du bien a ce chercheur a faire le nécessaire pour rassembler quelque part tout ce qu'il a publié dans des revues plus ou moins confidentielles.

La bévue que constitue la tournure son enquête au sujet du garçon organiste d'Eaucourt ne saurait lui enlever le mérite qui fut le sien. Dans sa présentation du MS Delmotte, Foussard a fait preuve d'une excellente connaissance des particularité de la facture d'orgue provençale malheureusement, il semble s'être borné à faire étalage de son savoir par touches discrètes autant que frustrante sans avoir jamais publié quelque chose de plus "construit" que ce que j'ai en vue.

Pour obtenir le pdf de l'article évoqué datant de 2013 veuillez cliquer ici.

 

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