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14/11/2019

Sur "Face de Bouc" : un organiste sectaire déclare la guerre au système Hauptwerk and Co

Groupe orgue.JPG

Cliquer sur l'image pour vous rendre sur ce groupe public.

Quand un organiste, "personna non grata" au sein des églises, se mêle de défendre unilatéralement les orgues à tuyaux...

Je ne fréquente pas "face de Bouc". Ces réseaux sociaux sont assez franchement débiles et l'on y pratique la censure de manière systématique. Que quelqu'un s'avise de contredire et on le vire ! Bref on lui coupe systématiquement la parole. Fort curieusement, le patron de ce groupe est un organiste, certes de très grand talent, mais qui s'est brouillé avec l'église avant de se reconvertir dans l'hôtellerie privée de luxe. Il a donc juré en avoir terminé avec sa carrière musicale. Et voilà qu'il a décidé de déclarer la guerre aux instruments à base numérique.

Une manière comme une autre de continuer à exister. Il faut espérer qu'une fois qu'il aura rodé sa maison d'hôte il renouera avec sa profession d'antan ! Les représentant de l'Ecole de Geoffroy-Dechaume ne sont pas si nombreux et tous les élèves de Huguette Grémy-Chaulliac n'ont pas bénéficié de ce "plus". Je pense à un certain Scott Ross qui m'a franchement déçu quand je l'ai vu jouer des pièces des virginalistes en un certain Musée Chéret !

J'avais qualifié, dans un post, l'inventeur du groupe de "gosse de riche" et il s'en était offusqué. On peut poser le problème autrement comme l'a fait mon autre collègue belge, je cite :

Mais dans quel monde vivez-vous ?

Oui parmi les organistes, il y a les (fausses) élites (plus ou moins friquées) liégeoises ou parisiennes peut importe et (...) Le "Gilets jaunes"...

Au final, l'ami Paul suggère à notre confrère de créer un groupe pour défendre les motos contre les trottinettes électriques. Très bien vu !

Un manifeste dérisoire !

C'est ainsi qu'on lui doit, ce groupe anti Allen et anti Hauptwerk ! J'ai intercalé mes remarques en bleu dans le cours de ce "manifeste" !

L'orgue à tuyaux, le Roi des Instruments, est menacé par les instruments numériques tels qu'Allen ou Hauptwerk.

Là où ces substituts de nos belles orgues devaient exclusivement faire partie de la sphère privée - pour par exemple s'entrainer à la maison - on constate de plus en plus d'organistes enregistrer des oeuvres du répertoire sur ces machines numériques et les diffuser sur les réseaux sociaux, youtube, etc.
 
Tout les organistes n'ont pas le privilège de pouvoir enregistrer sur un instrument réel, enfin sur youtube ou ailleurs on ne manque pas d'enregistrements sur de vrais orgues ! Ou est le problème ?

Nous constatons aussi que de plus en plus d'organistes défendent l'utilisation de ces instruments numériques pour les écoles de musique, conservatoires et parfois même dans les églises, à la place des orgues à tuyaux qu'on préfère ne pas restaurer et sauver d'une mort certaine.
 
Dans tous les cas de figure,  mieux vaut disposer d'un simulateur d'orgue à tuyaux que rien du tout !
Il faudrait prouver que là où il existe un instrument à tuyaux, il est voué à une "mort certaine" !

Le groupe "Pour la défense de l'orgue à tuyaux menacé par Allen et Hauptwerk" est destiné à rassembler ceux et celles qui défendent l'orgue à tuyaux, cet instrument de musique formidable façonné depuis des siècles par des artisans extraordinaires. Nous pourrons ici discuter et partager expériences et informations et travailler ensemble à la valorisation de ce patrimoine culturel exceptionnel et de sa musique aussi.
 
J'appelle cela "voler au secours de la victoire" ! Là où il existe un instrument de qualité, il est en principe l'objet d'attention.

Il est temps de se lever ensemble et de freiner la prolifération de ces "Aliens" de la musique qui ne servent pas la cause que nous défendons. Défendons ensemble le métier d'organiste et celui tout aussi génial des facteurs d'orgue.
 
On peut se demander, si, derrière cette "croisade" stupidissime, il n'y aurait pas un dessein plus ou moins inconscient de limiter l'accès à l'instrument par des jeunes qui risques de faire concurrence aux grands artistes patentés et objet de tous les honneurs ! En effet, je suis frappé, par le nombre de "petits génies" qui apparaissent sur le marché. Il se pourrait que ce phénomène relève d'une certaine (...) métempsycose de fin de cycle...

En acceptant d'intégrer ce groupe, vous manifesterez clairement votre amour pour l'orgue à tuyaux.
 
Et surtout vous devez vous engager à chanter en choeur avec le "chef", sinon on vous foutra dehors, comme cela a été le cas d'un confrère belge du "patron", Paul de Métairy ! Voir sa réponse ci-jointe en fin de post !

Extraits de l'intervention qui a valu au collègue son exclusion

Je ne suis pas ce qui se passe sur "Face de Bouc", j'ai été informé par le collègue de ce dont on parle. J'ia mis en gras les passage importants à mes yeux.

Ayant été invité par un groupe prônant la défense des orgues à tuyaux contre les orgues virtuels, j'avais trouvé cela un peu extrême, comme ceux qui me reprochent d'acheter mes souliers en supermarché.

C'est aussi un peu facile d'être dépensier avec l'argent des autres, notamment l'argent de nos impôts (quel particulier a jamais offert à une paroisse de village un orgue à tuyaux de 100 jeux ?).

Dans un recoin du buffet du Cavaillé-Coll (43 jeux) de St Symphorien d'Avignon, j'ai trouvé une inscription de l'époque, au crayon : “payé avec l'argent des pauvres”…

M'imaginant bêtement que c'était un groupe où on pouvait discuter et échanger, j'avais rédigé le texte ci-dessous et mis sur leur page. Mal m'en a pris ! Il a été aussitôt retiré et j'ai été sèchement informé (par un administrateur anonyme, hou le vilain…) que je n'avais rien à faire dans ce groupe. Comme disait l'Autre : “si j'ai mal parlé, dis-moi en quoi, et si je n'ai pas mal parlé, pourquoi me frappes-tu ?”…

Voici le texte, je vous laisse juge de savoir si j'ai tort ou si je suis dans l'erreur, comme on dit… Mais, par objectivité, écoutez (au casque) les extraits musicaux…

Orgues virtuels, une monstruosité à éradiquer ?

Dans un « monde parfait », chaque église de village aurait un orgue à tuyaux comme à St Eustache et un organiste lauréat de Chartres… Dans un « monde parfait », chacun porterait des vêtements “de marque” ; comme nous ne sommes pas dans un tel monde, faut-il pour autant condamner ceux qui portent des vêtements de supermarché mais rendant le même service?

Il est évidemment très noble de vouloir restaurer à grands frais (d'argent public) des orgues à tuyaux. Avec des résultats mitigés quand on regarde le service rendu par des instruments souvent très limités.

En France, où, contrairement à la Belgique et l'Allemagne, les organistes ne sont pas rémunérés, on se contente d'installer aux claviers quelqu'un dont la sœur a une copine qui a… failli faire du piano !

On y met, par exemple, un saxophoniste qui ne sait pas lire la clef de Fa, un autre qui s'abstient d'accompagner l'Alléluia du Jubilé à cause des 4 bémols, un autre qui ne sait jouer que les accords de Do, Fa et Sol majeurs, même pour les mélodies en mi bémol… Avec pour résultat que les paroisses n'ont aucune envie de dépenser un sou pour remplacer le vieil harmonium vérolé et exténué, ou le traditionnel orgue Farfisa à 2 demi-claviers décalés, fourgué jadis en  quantités industrielles aux paroisses par des vendeurs hilares…

Il ne faut pas oublier non plus la souffrance de l'organiste diplômé, réduit à jouer sur un positif à tuyaux de 4 jeux comme à Lodelinsart, juste bon à accompagner les chants.

Commentaire : J'exerce dans une église comportant un orgue historique. L'hiver, à partir de la Toussaint on change de quartier et on s'installe dans une chapelle latérale où il existe une sorte de Farfisa. Je n'ai pas les moyens d'offrir le moindre orgue à tuyaux alors j'y ai recyclé mon premier instrument Hauptwerk de travail. Je vais le porter à 3 claviers et il offrira plus de possibilités que l'instrument historique qui continuera de sonner à la belle saison. Où est le problème ? J'ai prévu d'ajouter un clavier amovible à l'instrument réel mais je prévoit qu'on va me faire chier !

Quant Zbigniew Kruczek est venu jouer la suite gothique de Boëllmann à l'orgue de Ham-sur-Heure, avec juste une trompette 8' à la pédale, c'était un exploit, mais le résultat n'était pas à la hauteur de l'œuvre.

Après que la pianiste ait détruit par son jeu tout en force l'orgue de Beaucaire (Gard), on l'a reconstruit à coups de millions de francs (et on a obligé la pianiste à suivre quelques cours d'orgue…) ; après le concert d'inauguration par André Isoir, celui a lâché : “plus jamais”, étant donné l'obligation d'être un forçat des halles pour enfoncer la moindre touche. Et le public, venu pour entendre “ronfler l'orgue” était déçu la faiblesse du tutti.

A Tarascon, l'orgue de 1604 a de belles sonorités, mais des claviers déséquilibrés : une pléthore de jeux au GO et très peu au Positif, et juste une flûte 8 à la pédale, donc assez frustrant pour l'organiste, limité dans son répertoire.

A Bourg St Andéol (Ardèche), la mairie a accepté de dépenser des fortunes pour remettre en service les Grandes Orgues… de 17 jeux, comptant attirer des artistes renommés dans de vastes séries de concerts. Les dits organistes se sont enfuis à toute allure, renonçant à meubler une heure de concert avec sans cesse les mêmes sonorités lassantes autant pour eux que pour le public ; on a ensuite essayé orgue + trompette, ou clarinette, ou soprano, ou… guitare (!) sans davantage de succès, et finalement l'orgue ne sert plus qu'à accompagner les chants, “aidé” par un clarinettiste, voire remplacé par lui vu le manque de motivation des organistes à être limités par un tel instrument…

Commentaire : il est clair que le patron du groupe n'a guère eu accès qu'à des instruments prestigieux. Il n'est donc pas conscient de ce qu'ont a endurer des organistes plus ordinaires. Parlons un peu du respect maniaque de l'historicité : Saorgin qui était, par certains côtés un assez sale type m'a fait toute une histoire à propos d'un magnifique cornet commençant à l'Ut naturel du médium. D'accord avec le facteur de l'ai condamné en glissant des petits bouts de papier sous le pied des tuyaux indésirables pour favoriser  le premier ton dans les pièces de musique espagnole. Il a ordonné à un tiers, un grossier personnage de remettre les choses en état et le malotru à désaccordé plusieurs tuyaux. Or l'affectataire m'avait nommé "conservateur à titre bénévole". Saorgin n'était pas chez lui, il a empiété sur mes responsabilités, je l'ai remis à sa place et il en a été profondément choqué car personne ne lui avait jamais tenu tête et çà a été la guerre et son influence pernicieuse perdure post-mortem. Le monde de l'orgue est hélas rempli de toute sorte de tarés qui n'ont pas le sens des proportions !

La mode du “tout baroque” a produit aussi bien des ravages. J'ai travaillé 12 ans avec un facteur d'orgue, et si vous saviez combien de jeux de Voix Céleste j'ai été contraint de recouper en deux pour en faire des flûtes 4 ! A présent, on commence à regretter le massacre de ces jeux ondulants qui avaient leur charme.

A notre époque, on a bien le droit de souhaiter jouer de la musique romantique : Reger, Vierne, Franck, Widor, etc., ce qui n'est pas possible sur des instruments baroques limités. Même Bach, qui rêvait de fonds et anches de 32', n'a jamais eu l'instrument qu'il souhaitait.

Il faut aussi admettre que les organistes lambda, même très doués, n'ont aucune chance d'accès, même en rêve, à des grands instruments parisiens, ni à ceux de Passau ou de Liverpool, et encore moins d'y faire des enregistrements.

Et voilà maintenant, qu'ayant trouvé un moyen très efficace, on le leur reproche !

Les défauts des orgues analogiques, basés sur 12 oscillateurs, c'est que toutes les notes étaient d'une justesse parfaite, artificielle. Les orgues numériques, eux, partaient de véritables tuyaux d'orgue enregistrés, mais parfois seulement un ou deux par octave, avec répartition numérique pour l'intervalle ; il manquait aussi la puissance suffisante pour une église.

Il y avait aussi la limitation dans le choix des jeux ; c'était Chromhorne ou Clarinette, Voix Céleste ou Unda Maris, Tierce ou Larigot, Hautbois ou Voix Humaine, etc. Quasiment aucun n'avait de batterie d'anches 16, 8, 4 aux 3 claviers. Dans les orgues à tuyaux, ce n'est pas très courant non plus en Belgique, sauf à l'église St Basile à Couillet, dans une église désaffectée à cause des galeries de mine ; ne faudrait-il pas s'occuper de sauver cet orgue au lieu de vitupérer contre les orgues virtuels ?

Quand je suis arrivé à St Marcel d'Ardèche, le problème du choix d'un instrument s'est posé. Attention, il ne faut pas se méprendre : ce village de 2.000 habitants a un glorieux passé ; il y a toujours le vaste château renaissance du cardinal de Brinon, conseiller de Louis XV, ambassadeur en Turquie, toujours habité par sa famille ; pas moins de deux papes (!) sont venus à St Marcel, au 9e et au 19e siècle, et même deux canonisations y ont été prononcées : St Agricol et St Sylvestre ! Combien de grandes villes peuvent en dire autant ?

Donc, pour la grande église de St Marcel, il fallait un instrument à la hauteur, que je devais financer moi-même, toutes les ressources de la paroisse et de la mairie passant à réparer la toiture. Il y avait juste dans un coin une épave d'harmonium tombant en morceaux, et le traditionnel Farfisa relégué dans un appentis.

J'ai comparé les prix et possibilités des orgues d'occasion à tuyaux, et les orgues numériques. Il n'y avait pas photo… J'ai donc, dans un premier temps acquis pour 13.000 € un orgue numérique avec fonds et anches de 32', et une sono de 500 W avec enceintes Raveland. Le résultat était très correct.

Mais il me manquait toujours certains jeux, y compris pour du Couperin.

Finalement, après des péripéties dont je vous passe le détail, je me suis tourné vers un orgue virtuel, que j'ai confectionné sur mesure, à mon goût. Je me suis procuré les meilleurs jeux des meilleurs orgues d'Europe et ailleurs, et j'ai passé plusieurs mois, comme un facteur d'orgue, à accorder et harmoniser le timbre de tous ces jeux, parfois note par note. J'avais enfin tous les jeux que je voulais (134), y compris des batteries d'anches résolument différentes, à chaque clavier, ainsi que des jeux plus rares : septième, neuvième, le brillant terzet, bourdon 32 sur tout le récit, trompette 32 sur tout le grand orgue, fonds et anches de 64' au pédalier. Ajoutez à cela une sono de 3.000 W réels (pas des PMPO !) et de grosses enceintes, le résultat est bluffant.

Ecoutez par exemple le final de la Pièce Héroïque de Franck (avec des écouteurs descendant à 8 Hz), sur https://youtu.be/kR_Lwy4M5dI ; le trait de pédale montant, avec des 64' est complètement différent des sons trop aigus pour un pédalier qu'on entend d'habitude ; je crois que cela n'aurait pas déplu à Franck…

Quelques mixtures dans une pièce d'orgue de Beethoven : https://youtu.be/dEMUeyrXfvc.

Neuvième, clarinette, et contrebourdon 32 à la fin : https://youtu.be/lzBeRQF5Dro.

Fort ou doux, dans du Satie : https://www.youtube.com/watch?v=9lccwkBRkvM.

Le 4e clavier est composé de jeux enregistrés avec chacun leur trémolo propre. Voyez dans du Bach : http://youtu.be/sw4DigRTDxs.

Voyez aussi dans BWV 721 ; rare alternance entre Voix Céleste et Unda Maris dans le Reger qui suit : https://youtu.be/sCZl7yJk8-E.

Cerise sur le gâteau : la sonate au clair de lune, jouée à son tempo correct, pour une fois, avec mélodie nettement mise en relief : https://youtu.be/P4UV_bNbqcY.

Attention : YouTube exècre les basses de 64' !

Vous trouvez vraiment tout cela moche et que cela aurait mieux donné sur un petit orgue à tuyaux ? Pas si sûr…

Cet orgue m'a coûté 12.000 €. Mais imaginez les sommes dépensées à parcourir les orgues d'Europe et ailleurs, pour chaque orgue engager un facteur pour démonter les jeux qui m'intéressaient, en prendre toutes les mesures, les replacer, réaccorder, et cela 96 fois !! Puis, trouver un facteur pour refaire ces 9.000 tuyaux à l'identique (sans passer par Laukhuff), avec du vieil étain, du vieux bois, dont les fonds et anches de 64' (!), avec buffet, soufflerie, sommiers, console, en proportion, et y passer 6 à 10 ans ! Désolé, je n'avais pas l'argent ! Ni le temps vu que j'ai déjà un pied dans la tombe !

Mais j'ai obtenu exactement le même résultat, comme on peut l'entendre dans les pièces citées, désolé ! Et je n'aurai pas à dépenser d'autres fortunes pour 2 accords par an d'un orgue de 134 jeux…

Mais s'il y a un Bill Gates parmi vous qui accepte d'offrir à St Marcel d'Ardèche le même orgue, mais à tuyaux, pas de problème !

Une "croisade" aussi débile que stérile

Il faut convenir qu'il existe d'autre urgences que de pourvoir les églises d'orgues à tuyaux. Dans un post précédant j'ai fait allusion à une campagne démagogique qui tend à multiplier les chantiers de restauration d'instruments. Je serais fort curieux d'avoir la liste de ces chantiers dont certains seraient assez pharaoniques.

A ma connaissance, il y a seulement quelques années, tous les instruments présentant un intérêt historique avaient été secourus. Il y a une dizaine d'années, j'ai pu consacrer une tournée de visites des instruments de Champagne-Ardennes que j'ai connus plus ou moins négligés durant les années 70. Tous, à ma connaissance, ont été relevés ces dernières années.

Là où il n'existe pas d'orgue, ou seulement un instrument médiocre, c'est aux communautés paroissiales à se démerder. Comme elles ont rarement les moyens de se payer un orgue à tuyaux d'une importance suffisante, c'est une chance d'avoir à notre disposition des systèmes utilisant des banques de son très réalistes. Ce que je condamne c'est l'acquisition de consoles numériques vendues parfois plusieurs milliers d'€uros quand, avec un peu d'astuce, on peut s'en tirer pour beaucoup moins

Mais tout dépend du contexte ! Une cathédrale comme celle de Valladolid peut se permettre d'opter pour un All(i)en hollywoodien !

Mais attention dans ce cas à la durée de vie limitée des composants électroniques ! Raison pour laquelle, je préconise, quand c'est possible les "solutions maisons". Un organiste qui recourt à un système comme Hauptwerk se doit de pouvoir concevoir son instrument, le construire et le gérer.

Organiste une vocation franchement "inégalitaire" !

Il est clair que si Hauptwerk était apparu dans les années 60/70, cela aurait changé ma vie. J'aurais pu commencer l'étude de l'instrument plutôt et je n'aurais pas été tributaire du bon vouloir des curés pour accéder à un instrument. Notons également que pour pouvoir fréquenter un Conservatoire, il faut non seulement être citadin mais habiter une ville où existe une classe d'orgue, or elle était très rares à l'époque où j'ai fait mes études. Je ne parle pas du programme qui, à l'instar de celui des médecins consiste à marcher sur la tête. On commence, pour les toubibs, à leur farcir la tête de statistiques, l'instrument de toutes les manipulations. Quant aux organistes on leur farci la tête d'interdits harmoniques avant de les lâcher en tant qu'improvisateurs au lieu de commencer par leur apprendre la basse chiffrée, puis les "diminutions" pour le "remplissage" entre les accords etc...

Quant à la question de savoir où et quand il est préférable d'opter pour un simulateur, c'est d'abord une question de fric et donc de budget disponible.
 
Enfin quand on ne dispose que d'un seul clavier "historique", je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le compléter par un clavier numérique amovible installé dans un bâti que l'on accrocherait au clavier mécanique sans la moindre vis. Je constate que c'est tout de même emmerdant de ne jamais pouvoir jouer un véritable récit ou un dialogue lorsqu'on n'a guère qu'une sorte de positif.  Que le recours à cette sorte de "prothèse" soit exclu en concert, soit ! Mais 1 seul clavier du 1er janvier au 31 décembre, cela finit par devenir fort ennuyeux.

Faut-il créer un groupe concurrent en faveur des "simulateurs" ?

Les amateurs de simulation ont leur forums et c'est suffisant. D'autre part, il serait à craindre qu'on ne parle que de Hauptwerk alors qu'il existe un système concurrent qui est gratuit. Le problème posé par le logiciel américain et qu'il entraine, en France notamment, le piratage et la confiscation de certains instruments au profit de simples particuliers tous étrangers. C'est le Ministère des Affaire Culturelles qui devrait s'assurer l'exclusivité des numérisations d'instruments et les encourager. Mais l'on est loin du compte...

Pour finir la réponse de Paul de Métairy à Serge Schoonbroodt

Je me suis permis de souligner certains passages, c'est que les gens sont pressés, il faut "accrocher" leur attention !

Bonjour Serge,

J'ai vu sur le site de votre groupe la mention : "le Sieur que j'ai viré", c'est donc bien vous qui m'avez exclu de ce groupe, alors que je ne faisais que rappeler une chose évidente : tout le monde : écoles de musique, paroisses, n'a pas les finances pour acheter un orgue à tuyaux.

A part le conservatoire de Bruxelles, combien d'académies de musique belges ont les moyens pour un orgue à tuyaux ? Lorsque Claude-Robert Roland enseignait l'orgue à Auvelais, c'était sur le bel orgue de l'église St Victor ; plus tard, à Binche, ce fut aussi sur l'orgue de l'église ; puis, quand il a été nommé à Montignies le Tilleul, il n'y a plus eu de cours d'orgue car il n'y avait pas d'orgue dans l'église, et un orgue analogique coûtait 70.000 FB à l'époque, trop pour les finances de la paroisse ou de l'académie de musique.

Combien de communes moyennes belges, ou de villages, n'ont et n'auront jamais les moyens pour un orgue à tuyaux ? Ni même pour un orgue numérique ? Allez donc faire un tour à Somzée ou Thy-le Baudhuin...

En France, c'est pire, suite à la séparation de l'Eglise et de l'Etat (sauf en Alsace-Lorraine) : ce sont les mairies qui sont décisionnaires en la matière et propriétaires des orgues antérieurs à 1905, et comme l'anticléricalisme règne en maître...!

A Givet, le Cavaillé-Coll de l'église Notre-Dame et le Schijven de St Hilaire étaient inutilisés car totalement faux, et la mairie refusait de payer un facteur d'orgue pour les accorder, surtout que leurs tarifs étaient 10 fois celui de facteurs belges, et la paroisse en a été réduite à acheter à crédit deux petits orgues électroniques premier prix à un seul clavier.

Rappelez-vous que les paroisses françaises vivent de la mendicité, d'une collecte annuelle (le denier du culte), qui ne leur permet même pas d'assurer un chauffage correct en hiver ; alors, acheter un orgue à tuyaux ! Si vous passez la frontière, allez donc à Landrichamps, l'église n'avait même pas d'électricité ! La messe de minuit se faisait à la bougie, sur l'harmonium que j'avais passé l'après-midi à rafistoler, et j'avais de chaque côté de moi un enfant de choeur avec une bougie pour éclairer mes partitions ! Allez donc dire au maire de cette commune de 35 habitants qu'il doit acheter un orgue à tuyaux...

Quand j'ai été nommé (sur concours !) à Avignon, sur le plus grand orgue du Vaucluse, un Cavaillé-Coll de 43 jeux, à St Symphorien, il n'avait plus été accordé depuis 20 ans, et j'ai passé une semaine à le faire ; j'ai aussi mis en service le jeu d'Unda Maris, jamais connecté aux claviers. Puis, les autres paroisses (St Agricol et St Didier) m'ont requis pour accorder leurs orgues aussi. Une ville comme Avignon ! Mais qui ne se préoccupait que de la cathédrale...

Vous n'avez pas idée du nombre d'harmoniums que j'ai réparés pour des paroisses qui ne pouvaient même pas s'offrir un Farfisa à crédit...

Et la position de votre groupe est de dire froidement à tous ces gens-la : "un orgue à tuyaux ou rien !". Est-ce bien correct de dénigrer et culpabiliser des paroisses modestes ou pauvres, qui ne présentent aucune menace pour les orgues à tuyaux puisqu'elles n'auraient jamais pu en acheter ? Si une famille, faute de moyens pour aller au restaurant se rabat sur un McDo, allez-vous aussi leur dire qu'il vaudrait mieux qu'ils restent sans manger ? Si quelqu'un n'ayant pas les moyens pour acheter une moto haut de gamme, se rabat sur un scooter ou une trottinette électrique, allez-vous aussi l'enjoindre de plutôt aller à pied ?

Vous savez, je crois, ce que c'est que d'être victime d'ostracisme ; alors pourquoi faire pareil envers des gens pauvres, des paroisses, des académies de musique et des mairies sans moyens ?

Savez-vous que, en France, des dizaines d'églises sont rasées par les mairies n'ayant plus les ressources de les maintenir debout ? A St Marcel d'Ardèche, pour réparer le toit de l'église, on organise depuis des années des lotos, un repas "sangliers" (pauvres bêtes), etc. ; allez donc leur parler de virer mon orgue virtuel et d'installer un orgue à tuyaux !
 
Mais dans quel monde vivez-vous ??

Je ne sais si vous avez connu l'organiste, compositeur et chef d'orchestre belge Maurice Guillaume ; lui, il ne traitait pas les pauvres avec dédain, et il ne trouvait pas indigne de lui d'aller donner un concert sur un orgue Dereux à l'église de l'Abbaye d'Aulne, y compris le 3e choral de Franck !

L'organiste de la cathédrale de Viviers (Ardèche) vient (venait...) une fois par mois assurer la messe sur le minuscule orgue Ahlborn à un clavier sans pédalier de l'église du Teil, sans se draper dans sa dignité offusquée.
 
Suite au tremblement de terre, le plafond de l'église s'est effondré (sur le dit orgue...), et ensuite une partie de la voûte ; le haut du clocher est disloqué (voir photo) ; il y a des fissures partout dans le bâtiment et même dans le sol ; il est probable que l'église ne puisse être sauvée.
 
Quand la paroisse aura trouvé un morceau de grange en remplacement provisoire, allez-vous venir dire au maire (qui doit faire face à 800 maisons inhabitables et 30 écroulées) qu'il lui est interdit (ainsi qu'à la paroisse) d'acheter autre chose qu'un orgue à tuyaux pour ce local sous peine de s'attirer les foudres de votre groupe ?!

Mais il est un point où je vous donne raison : ma place n'est pas dans un groupe qui se gausse des gens modestes.
 
Il ne vous reste plus qu'à créer un autre groupe : "pour la défense des motos contre les trottinettes électriques"...

Avec une certaine déception vous concernant, hélas...

Paul de Métairy

 

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