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09/11/2007

L'énigme du mesurage de Louis Couperin (pièces d'orgue)

4429b8bb192869e81c4f33b78da8796c.jpgLe volume des pièces d'orgue du manuscrit Oldham poublié par l'Oiseau Lyre monégasque contient des pièces qui incitent à se gratter la tête. Pour de multiples raisons d'abord parce que ces pièces ne ressemble pas aux pièces de clavecin du même auteur. Il n'est donc pas étonnant qu'on ait élevé des doutes sur la paternité de l'une ou l'autre série en avançant la thèse qu'elles pourraient bien être de deux Couperin différents.

Il y a bien un problème car les pièces d'orgue dont on parle ne ressemblent à rien de connu. Elles sont certes assez françaises par certains côtés mais aucun autre organiste n'a écrit quelque chose qui s'en rapprocherait.

On s'est posé la question de savoir pourquoi le smesures de Couperin sont souvent inégales. Il y a deux réponses possibles: où bien il s'agit d'un barrage approximatif car on sort d'une époque qui méconnaissait les barres de mesures où ces inégalités ont une signification et l'on doit en tenir compte dans l'interprétation. Mais très franchement, je n'y crois guère car après avoir cherché et cela fait au moins 3 ans que je me pose des questions je n'ai pas trouvé de réponse certaine.

J'ai questionné une élève de Chapuis avec qui j'ai pris quelques leçons durant un été. Ca m'a énormément aidé pour les articulations et bien qu'elle ne m'ait point donné de directive magistrale, j'ai pu établir une liste de principies qui déterminent les bonnes articulations. Quant à la question posée on m'a répondu qu'il y aurait dans certains cas 2 interprétations possibles. Une lente et une rapide...

Prenons un exemple précis : la Fantaisie n° 24 p. 38. Le thème apparaît à nu sur 2 mesures contenant 4 blanches. On est donc tenté de compter à la brève (notre blanche) mais à partir de la 3ème mesure on n'a plus que 4 noires par messures et ça coïnce. Si la brève est l'unité de tactus, c'est la croche qui est inégalisée et non la double. Non seulement les barres exédentaires, dans cette perspective, gênent la lecture mais je me demande si c'est vraiment possible d'inégaliser les croches et de considérer les doubles comme purement ornementales. Ca l'est sans doute mais àa n'est pas aisé pour diverses raisons, e tparticulièrement quand des croches sont superposées à des doubles.  En revanche, si on décide de compter à la noire çà marche très bien. La seule difficulté concerne l'intonation du thème car il faut faire le rapprot entre la pulsation des petites mesure et l'énonciation (qui paraît trop lente) du thème dans les 2 mesures initiales.

Je ne sais pas comment les interprêtes ont résolu ce problème et je n'ai même pas écouté en entier la version de David Moroney car elle me barbe littéralement. Du reste j'ai appris que lorsqu'il a donné l'intégrale en concert à St Michel en Thiérache beaucoup de m'élomanes qui étaient venus de Paris sont sortis avant la fin...

On doit à la vérité de dire qu'indépendamment du genre d'énigme que je viens de mentionner, et qui est réelle pour quelques pièces, cette musique est très dense et assez sombre. La rendre intéressante pour l'auditeur est réellement une performance et je connais beaucoup de d'organistes qui se refusent à la jouer car ils trouvent cette musique "chiante". Or elle est très inventive, du moins elle l'était pour l'époque. Quand je dis qu'elle est assez "sombre", il faut comprendre que le XVII ème a baigné dans un climat de "jansénisme" et que cela a provoqué un excès de gravité. Je constate pour ma part qu'il est des moments où je ne peux pas jouer cette musique, elle aggrave mes tendances mélancoliques. Ce n'est pas un problème de technique, je l'ai travaillée tout un été avec une élève de Chapuis qui m'a apporté énormément mais il m'a fallu du temps pour l'assimiler...  Au siècle suivant, complet renversement de plus en plus "frivole". Je suis d'accord avec certains musiciens lorsqu'ils disent que Mozart c'est de la merde en dentelles... Il y a quelques œuvres exceptionnelles mais la musique dite "galante" est ce que je déteste le plus. C'est l'époque où des "femmes savantes" tenaient salon, rien de plus vain et de plus vil que ce "cirque" où des mâles empanachés faisaient la cour à ces bonnes femmes qui se prenaient pour des stars. Cela dit ce "détraquement" a commencé au XII et XIIIème siècle avec l'invention de l'amour courtois qui préparait le lointain l'avènement des amazones et des "gouines" revanchardes à la Caroline Fourest, des connes au langage vulgaire, bref les femmes "normales" c'est-à-dire qui s'assument sans se sentir obligées de singer la "virilité" sont une espèce en voie de disparition. Enfin passons... 

Une des pièces les plus difficiles est sans doute la Fantaisie des duretez. Je la maîtrise parfaitement du point de vue technique sans le concours du pédalier (beaucoup de positions chez Louis Couperin sont très écartées et parfois impossible à toucher sans le pédalier ce qui pose le problème de savoir où il est cohérent de s'en servir...). Ce n'est point que son chromatisme en mésotonique soit choquant mais il est difficile d'arriver à la fin des 2 pages sans caler en route. Il m'a fallu beaucoup de recul pour l'assimiler, la dominer et la jouer d'une seule traite sans être saisi par l'ennui.

Pour en finir avec le genre de l'énigme de mesurage. Je propose de considérer la Fantaisie n° 27. On a 4 blanches par mesure du début à la fin. La croche est inéglisée sans nul doute. Et si on y réfléchit bien en récrivant cette pièce à raison d'une noire au lieu d'une croche par battement, on se retrouve exactement dna sle cas de figure de la fantaisie n° 24, à savoir que si l'éinégalisation des double spouvait paraître un peut "chinoise", voire artificelle, la comparaison des deux cas de figure montre que c'est probablement la solution la plus naturelle. En vérité je ne crois guère à l'existence de 36 solutions pour une même pièce et je demande à entendre la  pièce n° 24 pensée avec des croches inégales. Il est des organistes très habiles.

Si ce genre de rubrique intéresse, voici les corrections qu'il faut apporter à la rytmique des thèmes de la Fugue n° 11 p. 16. J'ai noté une faute manifeste dans le ms qui n'a pas été corrigée (seconde page, 1er système, mesure 3 ré do do ré mi au lieu de ré do ré mi fa qui n'a aucun sens...).

En fait il y a peu de chose à dire et voici le secret pou bien éxécuter cette pièce à savoir que le thème lorsqu'il apparait sous la forme ré do ré mi dans toutes ses transpositions doit être franchement inégalisé ce qui implique un subtil décalage d ela première note de cette figure par rapport aux voies qui l'enserrent.

Pour la première mesure d'introduction, le fa de fa mi fa sol est une formule dasns laquelle le premier fa n'est pas une croche mais bien une double inégalisée. Donc quand on arrive à l'entrée de Sib sol Sib la c'est le même cas de figure. Le premier Si b est doublement décalé par rapport au ré de la voix inférieure parce qu'il est une double et de plus elle est inégalisée. A dire vrai le thème tel qu'il est écrit est un non sens. Et le principe énoncé doit être appliqué à toute la pièce. C'est alors qu'elle prend un tour bien différent car telle qu'elle est écrite elle est complètement brouillée... j'aoute que la confirmation de ma thèse d'une écriture négligée se trouve dans la pièce elle-même puisque dans la suite la note initiale du thème ou de ses imitations est une double...

Je peux fournir les pages en pdf à ceux qui n'ont pas l'édition et veulent se pencher sur ces cas de figure. Il suffit de les demander...

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