18/06/2007
Relations avec les bibliothèques
La recherche d'originaux dans les bibliothèques françaises du moins se heurte à toutes sortes d'embûches. Voici quelques cas de figure :
Bibliothèque nationale : si les choses n'ont pas changé, il faut justifier de recherches pour entrer au département de la musique donc d'appuis. Après il y a le coût des copies et les restrictions et complications traditionnelles opposées avec plus ou moins de bonne foi . A noter que j'ai signalé à sa direction un cas d'abus de numérisation présente sur Gallica et j'attends toujours un simple accusé de réception. J'ai téléphoné un jour vers 16 heures 30 avant d'envoyer un mail. La standardiste n'a même pas pu me passer le service juridique. Elle a pédalé dans la choucroute. Finalement on m'a passé le dépôt légal qui s'est surtout préoccupé de savoir si j'ai bien déposé mes éditions. or je connais bien ma législation et on n'est pas tenu à un dépôt quand on tire à la demande et qu'on n'a aucun stock. Dont je déposerai sous le régime du "don" et selon mon bon plaisir car je considère la plupart des bibliothèque de France comme de véritables cimetières. Certes les sépultures sont soignées et les reliques bien entretenus mais leur aura spirituelle ne risquent pas d'atteindre et de convertir les foules. Dans ces conditions... Pour ce qu'il en est du coup de fil, j'ai fini par toucher un magazinier très sympathique qui faisait des heures supplémentaires non payées (et non défiscalisées). Il ne devait plus être très jeune car il m'a indiqué tous les contacts utiles avec leur numéros directs. Mais je n'ai pas insisté. A quoi bon !
Fonds musicaux squattés occultement par des particuliers ou institutions : ce cas est celui d'une célèbre bibliothèque provençale fondée par un évêque. La partie du fonds qui nous intéresse n'a pas été inventoriée, du moins officiellement. Il existe un fichier manuel auquel les visiteurs n'ont pas accès. Les tentatives menées par une association officielle afin d'en publier le catalogue semblent s'être heurtées à un mur bien qu'elle se soit entourée des conseils d'un avocat. Il fut une époque où l'on pouvait consulter librement tel manuscrit de Bach entre des écoliers lisant des Tintins. Mais cette heureuse époque est révolue. Deux conservateurs ont suivi. Une vielle demoiselle avec qui j'ai eu d'excellents rapports parce qu'à l'époque je ne m'intéressais pas encore à certains domaines réservés. deux musicologues locaux s'étaient arrangés avec elle pour avoir l'exclusivité d'une partie du fonds et il n'en est pas sorti grand chose car le reprinter qui s'était arrogé l'exploitation sans partage du fonds lyrique n'a pas tenu ses promesses à l'égard des souscripteurs. En fait la situation est bloquée il ne paraîtra rien de nouveau de ce côté car le principal acteur de la firme se trouve 6 pieds sous terre et sa veuve et sa fille vivent confortablement du catalogue existant. Un nouveau conservateur est en place mais d'après certaines rumeurs qui sont à confirmer la gestion du fonds en question aurait été délégué à une association de droit privé quasi parisienne. Donc on en est toujours au même point et une lettre recommandé posant diverses questions est demeurée sans réponse. Fort heureusement par le passé plusieurs collègues ont pu photocopier de nombreux ouvrages ce qui pour l'instant me dispense de déclencher une offensive judicaire en bonne et due forme. J'ajoute que l'évolution d ela jurisprudence sur l'article 544, si elle a des inconvénients fait bien mon affaire puisqu'elle va permettre d'exploiter l'image d'ouvrages appartenant à des fonds publics sans que le propriétaire de l'original ne puisse invoquer un trouble. Bien au contraire ces fonds sont dans l'incapacité de faire servir leurs richesses au bien commun ! Dans ces conditions il faut s'attendre un jour ou l'autre à quelques surprises...
Fonds musicaux difficilement accessibles fautes de crédit de fonctionnement : Un cas typique est celui de la Bibliothèque humaniste de Sélestat qui détient le fonds Voegli. Le peu de personnel disponible est occupé par l'accueil. Le répertorisation informatique du catalogue manuel est en rade. On y affecte de temps en temps un stagiaire et ça n'avance pas. Résultat il faut aller sur place pour connaitre la composition du fonds. Heureusement, c'est l'un des rares endroits où l'on consent à faire encore des photocopies. J'ai proposé en échange de photocopie de la partie "partitions de claviers" de créer le fichier. J'attends...
Refus de photocopies, imposition de photos numériques et droits exhorbitants : La tendance est à proposer en lieu et place des photocopies des photos numériques. Cela évite le risque d'abimer le document. C'est plus rapide et ça coûte sensiblement moins cher. Mais voilà ! Il y a un hic insurmontable !! Les appareils numériques ne font pas de clichés au trait mais uniquement de la couleur qu'on peut réduire à des niveaux de gris d'où impossibilité d'éliminer le fond d'où comme conséquence mauvaise lisibilité et consommation excessive de toner à l'impression !!! Mais ce n'est pas tout, la profondeur de champ est très limitée. Soit les parties situées sur les bosses du papier sont nettes et les parties en creux floues, soit l'inverse. En plus on photographie au flash frontal et le résultat est une surexposition centrale avec des bords de pages plus sombres. Par dessus le marché dès qu'il est quesiton de reproduction on prétend imposer un droit de 30 euros par page reproduite ! Soit beaucoup plus que la BN qui facture 41 euros avec réduction de 90% en dessous d'un certain tirage. Un cas typique à cet égard est celui de la BM de Saint Brieuc qui détient des oeuvres de Charles Collin. L'un des conservateurs est parfaitement conscient de ce que j'avance et s'il ne tenait qu'à lui il me ferait mes photocopies car il a reçu l'assurance de disposer de plusieurs exemplaires de reprints. Mais vil a au dessus de lui, c'est-à-dire au sein de l'administration municipale je ne sais quel technocrate routinier et rigide qui s'imagine sans doute être un fonctionnaire de l'ancienne administration soviétique imbu de planification aveugle... Sans doute faudra t-il dégoter le nom de cet ..... et lui rentrer dans le lard pour l'amener à la raison. Pour l'instant j'ai trouvé de bonne raisons de n'en rien faire car j'ai pu trouver par mes propres moyens les deux ouvrages du compositeurs qui m'intéressent mais un jour qui ne sera pas fait comme un autre je risque de piquer une Sainte Colère et ce jour là ça fera mal et même très très mal ! ceci est donc un avertissement sans frais !
Il y a sans doute d'autres cas typiques et je compléterai cette note à l'occasion. En attendant j'invite tous ceux qui éprouvent des difficultés d'accès à certains fonds à se rapprocher de votre serviteur et je leur fournirai le cas échéant la méthode et les arguments pour faire sauter les blocages. Malheureusement, De Gaulle n'avait pas tort en affirmant que les français sont des veaux et ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir le savent mieux que personne. Mais il arrive que les veaux se transforment en taureaux furieux et quand ça charge ces bêtes là, ça peut faire des dégâts.
11:25 Publié dans Droit : propriété intellectuelle, Manuscrits fac simile | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.